Thermodynamique de l’assemblage de nanostructures et d’origami d’ADN
Mercredi 14 février 2018 14:00
- Duree : 3 heures
Lieu : CNRS - Amphithéâtre-bâtiment A-3ème étage - 25 rue des Martyrs, Grenoble 38054
Orateur : Soutenance de Thèse de Clothilde COILHAC (Institut Néel, CNRS)
Conditions d’accès : l’accès au site de la délégation alpes du CNRS est réglementé et soumis à autorisation. Merci de de nous faire parvenir vos nom, prénom et adresse électronique à herve.guillou@neel.cnrs.fr et clothilde.coilhac@neel.cnrs.fr avant 14H00 le mardi 13 février 2018 et de vous munir obligatoirement d’une pièce d’identité en cours de validité (CNI ou passeport uniquement) le jour j.
Résumé :
L’ADN (acide désoxyribonucléique) est le support de notre génome, c’est aussi un biopolymère dont les propriétés d’hybridation de deux simples brins complémentaires en une double hélice permettent son utilisation comme brique élémentaire pour l’auto-assemblage de structures avec une résolution de quelques nanomètres. Parmi les différentes méthodes développées, l’origami d’ADN dans lequel un simple brin d’ADN issu du génome d’un phage est replié algorithmiquement par un ensemble de brins synthétiques plus petits s’est démontré très robuste pour l’assemblage de structures bi ou tri-dimensionnelles. La conception de ces origami est basée sur la thermodynamique à l’équilibre, c’est à dire sur l’optimisation de l’appariement complémentaire des bases. Cependant, bien que des outils interactifs qui facilitent la conception de structures aient été développés, très peu de recherches se sont focalisées sur le processus du repliement et sur son optimisation.
Notre travail a consisté à étudier la thermodynamique de nanostructures d’ADN afin de mieux comprendre le processus d’assemblage et d’en identifier des étapes clés. Nous avons effectué des mesures en calorimétrie différentielle à balayage (DSC) sur des structures modèles et des origami d’ADN. Ainsi, nous avons pu identifier la présence d’étapes clés dans le repliement de nanostructures comportant un petit nombre de brins d’ADN. Nous montrons qu’en modifiant les séquences il est possible de changer la coopérativité et la stabilité de l’assemblage des nanostructures et donc de modifier le chemin de repliement. L’étude d’origami simplifiés comportant une ou deux agrafes nous a permis de mesurer l’influence de la position des agrafes, des tailles de boucles et de l’orientation des brins d’ADN sur la thermodynamique du repliement. Enfin, les mesures calorimétriques effectuées sur des origami d’ADN nous ont permis de résoudre l’hybridation collective d’ensemble d’agrafes. Cela nous permet de hiérarchiser l’assemblage de l’origami en domaines distincts.
Ce travail de thèse a également consisté au développement de méthodes innovantes de nanocalorimétrie ultrasensible intégrant de la microfluidique. Ces méthodes calorimétriques permettront d’accéder aux paramètres cinétiques de l’assemblage en plus des paramètres thermodynamiques à l’équilibre. Nos résultats obtenus sur les nanostructures modèles montrent qu’il est possible d’optimiser la conception des nanostructures d’ADN en intégrant dans la conception le processus d’assemblage. Des nanostructures d’ADN à l’assemblage performant permettront peut-être à l’avenir le développement d’automates moléculaires synthétiques qui sont une des applications très prometteuses de ces systèmes.
Contact : clothilde.coilhac@neel.cnrs.fr
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