Mécanisme d’entrée des virus enveloppés : ce que nous apprennent les rhabdovirus
Vendredi 21 mars 2014 11:00
- Duree : 1 heure
Lieu : Salle des séminaires de l’IBS - 6 rue Jules Horowitz - Grenoble
Orateur : Yves GAUDIN (Laboratoire de Virologie Moléculaire et Structurale Gif sur Yvette)
Les virus enveloppés libèrent leur génome dans la cellule hôte en fusionnant leur membrane avec une membrane cellulaire. L’activité de fusion est portée par une ou plusieurs glycoprotéines
virales. Pour accomplir leur tâche, ces glycoprotéines subissent d’importants changements de conformations depuis un état pré-fusion vers un état post-fusion. Durant cette transition structurale,
elles exposent des motifs hydrophobes qui leur permettent d’aller s’ancrer dans la membrane de la
cellule cible. Les rhabdovirus entrent dans la cellule par la voie endocytique. L’acidification de l’intérieur de l’endosome
induit la transition structurale fusogène de la glycoprotéine virale (G). Nous avons d’abord déterminé la structure atomique de la forme native, pré-fusion, et de la forme finale, post-fusion, de la glycoprotéine
du virus de la stomatite vésiculaire (VSV, un rhabdovirus appartenant au genre vésiculovirus). Ces deux structures de G nous ont permis d’expliquer certaines des propriétés spécifiques de la machinerie
de fusion des rhabdovirus. Plus récemment, nous avons obtenu différentes formes cristallines de la glycoprotéine du virus
Chandipura (CHAV un autre vésiculovirus responsable d’encéphalites mortelles). Nous avons ainsi pu déterminer la structure post-fusion de CHAV G. La comparaison avec la structure de VSV G a permis d’identifier l’impact des différentes contraintes évolutives s’exerçant sur la protéine. Une seconde forme cristalline nous a permis de déterminer la structure d’intermédiaires durant la transition structurale pour le virus de Chandipura. En association avec des données de microscopie électronique, ceci nous a permis de proposer un mécanisme détaillé de la façon dont la machinerie de fusion des rhabdovirus opère à la surface des virions. L’ensemble de ces données nous invite à reconsidérer les modèles proposés pour la fusion virale.
Contact : odile.kaikati@ibs.fr
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