Etude des dommages de l’ADN impliquant des pontages ADN-protéines et ADN-polyamines
Vendredi 31 octobre 2014 14:00
- Duree : 2 heures
Lieu : Salle 205 du Bâtiment Accueil , CEA-Grenoble, 17 rue des martyrs, 38000 Grenoble
Orateur : Soutenance de Thèse de Stéphanie SILERME (INAC/SCIB/LAN)
Un pontage ADN-protéine se forme lorsqu’une protéine se lie de façon covalente à l’ADN, ce qui a pour conséquence de bloquer certains processus biologiques tels que la réplication, la transcription, la réparation ou la recombinaison. Ces travaux de thèse consistent en l’étude des pontages se produisant lors d’une oxydation à un électron de l’ADN. La guanine possède le potentiel d’ionisation le plus bas parmi les composants de l’ADN ; elle est donc facilement oxydée pour former un radical cation, lui-même impliqué dans la formation de nombreuses lésions oxydatives. Des travaux antérieurs ont permis de mettre en évidence la formation d’un adduit entre la guanine et la lysine, résultant de l’oxydation à un électron d’un oligonucléotide TGT en présence d’un peptide trilysine. Le mécanisme de cette réaction est une addition nucléophile de l’acide aminé central par le groupement amine ε, en position C8 du radical cation de la guanine. L’objectif de cette thèse a été de caractériser l’adduit guanine-lysine, de le quantifier dans l’ADN isolé puis dans l’ADN cellulaire, et d’étudier son implication dans la formation des pontages ADN-protéines. Différentes espèces nucléophiles sont capables de s’additionner sur le radical cation de la guanine. Nous nous sommes intéressés au cas des polyamines endogènes, qui sont des cations organiques présents en particulier dans le noyau des cellules. Ces molécules interviennent dans la stabilisation et la condensation de l’ADN, mais elles participent également à de nombreux processus cellulaires. Le lien entre polyamines et cancer a été largement décrit. Cependant le mécanisme par lequel la perturbation de leur métabolisme est impliquée dans le processus cancérogenèse reste à ce jour peu connu.
Dans un premier temps, ces lésions ont été synthétisées chimiquement, sous la forme de nucléosides modifiés, afin de les caractériser. Par la suite des méthodes de quantification de ces dommages par chromatographie liquide haute performance couplée à la spectrométrie de masse en tandem ont été développées. Ces méthodes analytiques nous ont permis de démontrer que les adduits guanine-lysine et guanine-polyamines pouvaient se former dans l’ADN isolé suite à une oxydation à un électron. Des pontages entre guanine et lysine ont été mis en évidence dans l’ADN extrait de cellules THP1 irradiées par impulsions laser à 266 nm. Nous avons ensuite développé différents modèles de pontages entre un peptide et un oligonucléotide, afin d’étudier la structure chimique du pontage, et de déterminer si celui-ci pouvait se produire entre la guanine et la lysine. Des adduits guanine-polyamines ont également été détectés dans de l’ADN extrait de spermatozoïdes. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives dans la compréhension du rôle physiologique des polyamines ainsi que de leur implication dans la fertilité masculine.
Contact : zohra.termache@cea.fr
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